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15. BORNE DU VILLAGE APHÉSIS DANS LE DISTRICT LIMEN À RHODES

Département de l'Art antique, inv. 198844.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Vue avant 1892 à Hagioi Anargyroi, faubourg de Rhodes, chez le propriétaire d'une kafene›on. Puis au Lyceum Hosianum à Braunsberg, depuis 1947 au Musée National de Varsovie.

Marbre bleuâtre. Plaque avec représentation d'une tabula ansata, munie à droite d'un tenon; h. 17,5 cm, l. 43,5 cm, ép. 7,5 cm. Lettres carrées, larges apices. Alpha à barre brisée, dans l'epsilon le trait médian court, dans le mu, les traits extérieurs obliques. H. des lettres: 2,4 - 2,5 cm, h. moyenne d' interligne: 0,8 cm.

D'après la pierre à Hagioi Anargyroi, S. Selivanov, Topographie de l'ancienne Rhodos, Kazan 1892, p. 42 (en russe). D'après la copie de Stylianos Saridakis, F. Hiller von Gaertringen, IG XII 1, 128 (H. van Gelder, SGDI III 1, no. 4109; E. Schwyzer, Dialectorum Graecarum Exempla Epigraphica Potiora, Leipzig 1923, no. 293).

Cf. H. van Gelder, Geschichte der alten Rhodier, Den Haag 1900, p. 225 (sur la répartition administrative de Rhodes). L. Robert, Hellenica X [1955], p. 25, note 4 (sur le terme me/roj). L. Robert, Hellenica XI-XII [1960], p. 578 (identifie l'inscription au Musée National de Varsovie). Fraser-Matthews, LGPN I, s.v. )Aristo/bioj, nos 14, 15, 16 (sur les trois )Aristo/bioi). A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 154, no. 16 (bibliographie).

Ir siècle av. J.-C.

me/roj Limh/n,

kw/ma )/Afesij,

kwma/rxaj )Ari

4 sto/bioj gÄ Dru˝taj.

District Port, village Aphésis, comarque Aristobios fils d'Aristobios fils d'Aristobios du dème Dryïtai.

Le tenon situé sur le côté droit (plus court) de la plaque permet de penser qu'il s'agit d'une pierre primitivement destinée à être plantée à la verticale, peut-être comme stèle funéraire. Ce projet ayant été abandonné, on a couché la plaque (90º à gauche) et on y a fait graver une tabula ansata et une inscription pour en faire une borne. Le monument Breccia, Inscrizioni, no. 304 a subi une transformation semblable.

L'inscription du Musée National de Varsovie constitue l'unique témoignage d'une autre répartition administrative à Rhodes que les dèmes. Les principes de cette division restent obscurs. Selon l'hypothèse de H. van Gelder, loc. cit., qui semble plausible, il peut s'agir de raisons purement fiscales. Cependant, H. van Gelder se trompe, fort sérieusement à notre avis, lorsqu'il affirme que le territoire de Rhodes était divisé en kw=mai et celles-ci, à leur tour, en me/rh. Pour notre part, nous croyons que c'était justement le contraire: les unités supérieures étaient les me/rh, les districts (cf. p.ex. trois meri/dej, constitutives du Fayoum aux époques grecque et romaine) divisés en kw=mai. Le terme Limh/n revêt donc ici une signification beaucoup plus large que «port», «embarcadère»; il s'agit bel et bien d'une unité de division administrative du territoire, d'un «district» qui comprend sans doute aussi le port.

2.             Le village d'Aphésis n'est attesté que par la présente inscription; on ignore sa localisation.

3-4.Le nom )Aristo/bioj est typique de Rhodes (neuf personnes de ce nom recensées dans LGPN I). Sur ce nom ainsi que sur les personnes de ce nom voir W. Leschhorn, JNG 36 (1986), p. 81-83.

4.             Le dème lindien de Dryïtai se trouvait dans la partie sud-ouest de l'île, dans la région des monts Skia/di, fortement boisés, ce à quoi renvoie visiblement le nom du dème. Sur le dème Dryïtai, cf. F. Hiller von Gaertringen, RE V 1 [1905], coll. 1744-1745, s.v. « Dryitai »; )I. X. Papaxristodou/lou, Ofl )rxai/oi =odiakoi\ dh/moi, Athènes 1989, p. 76.

[A.Ł.]


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