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37. ÉPITAPHE DE RABÔTHIS

Département de l'Art antique, inv. 142727.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Achetée avant 1899, vraisemblablement dans le commerce des antiquités à Paris, pour la collection d'Izabela Działyńska (née Czartoryska) à Gołuchów. Depuis 1948 au Musée National de Varsovie. La pierre provient sans aucun doute de Sidon en Phénicie (voir supra, commentaire du no. 31).

Marbre blanc. Base surmontée d'une colonnette; h. 22,6 cm, l. 18,5 cm, ép. 10,4 cm; seule subsiste la partie inférieure du monument. L'inscription est gravée à l'avant de la base aux dimensions: h. 14,7 cm, l. 18,5 cm. Lettres lunaires, les traits verticaux de certaines lettres légèrement inclinés. La barre dans l'alpha monte de gauche à droite. H. des lettres: 1,3 - 2,4 cm, h. moyenne d'interligne: 1,1 cm.

D'après la pierre, Froehner, Gołuchów, p. 218-219, no. 36.

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 156, no. 39.

II-III s. ap. J.-C., d'après la paléographie.

Rabwqi xrh

th/, xeo=re: zh/

-

saj e)/th nj.

1. xrhsth/ Froehner, lire xrhste/ || 2. lire xai=re

Rabôthis, excellent, salut; il a vécu cinquante-six ans.

La forme masculine du participe zh/saj peut indiquer que le défunt était un homme nommé Rabvyiw, voc. Rabvyi. C'est pourquoi nous corrigeons xrhsth/ en xrhste/; pour la substitution de « h» à «e », voir commentaire de l'inscription 7, l. 3. Il semble que le nom Rabôthis ne soit attesté que par cette inscription. Alors que son origine est très certainement sémitique, son étymologie reste douteuse. En effet, puisque le nom appartient à un homme, il ne peut aucunement s'agir d'une transcription du phénicien rbt, forme féminine de rb - «seigneur». Le nom masculin rbt, dont l'étymologie est tout aussi obscure, est attesté à Palmyre, cf. J. Stark, Personal Names in Palmyrene Inscriptions, Oxford 1971, p. 111, s.v.

1-2. xrhth/ pour xrhsth/ n'est vraisemblablement pas une erreur du lapicide ou du rédacteur de l'inscription mais une transcription phonétique de ce mot; dans la langue grecque de la période romaine la combinaison /st/ était souvent réduite dans la prononciation à /t/; sur ce phénomène voir p.ex. Gignac, Grammar, p. 130-131; Brixhe, Essai, p. 114.; voir aussi supra, commentaire de l'inscription 19.

[A.Ł.]


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