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40. ÉPITAPHE DE NIKARCHÈ

Département de l'Art antique, inv. 142716.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Jadis dans la collection de Czartoryski à Gołuchów, depuis 1948 au Musée National de Varsovie. La pierre provient sans aucun doute de la Mediterranée orientale (Syrie, Phénicie, Palestine).

Marbre blanc. Plaque; h. 17,5 cm, l. 22 cm, ép. 1,8 cm; complète, recollée de deux fragments; petites ébréchures sur les bords de la plaque. Traces de réglage à peine visibles. Lettres carrées, apices signalés, hedera. Alpha à barre brisé, le trait médian dans l'epsilon et dans le thêta ainsi que les traits obliques dans le kappa sont courts.

H. des lettres: 1,3 - 1,8 cm, h. moyenne d'interligne: 1,0 cm.

D'après la pierre au Musée National de Varsovie, A. Łajtar, dans: Nunc de Suebis di-cendum est... Studia archaeologica et historica Georgio Kolendo ab amicis et discipulis dicata, Warszawa 1995, p. 161-162, no. 1, phot. 1 à la p. 164 (H. W. Pleket, SEG XLV 2181).

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 156, no. 41.

II-III s., d'après la paléographie.

Neika/rxh xrh

sth\ kai\ a)/wre,

xai=re: qa/rsei,

4       ou)dei\j )qa/na

toj: e)/zzh e)/thi

de/ka e(pta/ w izÄ ♠

1. lire Nika/rxh || 5. e)/z{z}h e)/th{i} Łajtar [1995], lire e)/zh e)/th

Nikarchè, excellente et morte avant l'âge, salut. Rassure-toi, personne n'est immortel. Elle a vécu dix-sept ans.

Cette inscription, comme neuf autres inscriptions appartenant à la collection Czartoryski de Gołuchów et transférées au Musée National de Varsovie (ici nos 31-39), vient très vraisemblablement de Syrie ou de Phénicie, peut-être même de Sidon.

3-4.Pendant les quatre premiers siècles ap. J.-C., la formule qa/rsei, ou)dei\j )qa/natoj est très répandue dans les inscriptions funéraires en Syrie, en Phénicie et en Palestine, aussi bien dans les textes païens et judaïques que dans l'épigraphie chrétienne; cf. p.ex. G. E. Kirk, « Early Christian Gravestone-Formulae of Southern Palestine », PEQ 71 (1939), p. 181-186 et aussi S. Şahin, « OUDEIS AYANATOS in den Grabsinschriften aus der Gegend von Germanikeia (Ma-raş) in Kommagene » dans: Erol Atalay Memorial, Izmir 1991, p. 183-190. Pour la signification religieuse de cette formule dans la perspective comparatiste, voir M. Simon, « Qa/rsei, ou)dei\j )qa/natoj: Étude de vocabulaire religieux », idem, Le Christianisme antique et son contexte religieux. Scripta Varia, Tübingen 1981, p. 63-81.

5.         Dans e)/zzh nous avons affaire à la gémination de la consonne /dz/ au bord de la coupe syllabique (le second /dz/ passe à la seconde syllabe). Sur ce type de phénomène dans le grec de l'époque impériale voir p. ex. Brixhe, Essai, p. 30-32.

5-6.Le nombre d'années vécues par Nikarché est donné deux fois: une fois par des mots, puis en chiffres. Cette double formule de transcription de nombres dans l'Antiquité est connue par certains documents sur papyrus dans lesquels, tout comme aujourd'hui, il s'agissait d'éliminer toute ambiguïté (p. ex. sur des récépissés). Les exemples épigraphiques de cet usage, beaucoup plus rares, sont recueillis par A. Łajtar, JJP 26 (1996), p. 68-69.

[A.Ł.]


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