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8. ÉPITAPHE DE TIMOTHÉOS

Département d'Art de l'Orient chrétien, inv. 198831.

Découverte au début du XX s., avec d'autres épitaphes chrétiennes (ici nos 7, 9, 10, 11, 12), pendant les travaux de construction dans le quartier de Pera (quartier nord de Constantinople, au nord de la Corne d'Or), dans le voisinage de l'ambassade de Russie, rue Asmali Mesdjid. Puis au Lyceum Hosianum à Braunsberg, depuis 1947 au Musée National de Varsovie.

Marbre blanc. Plaque; h. 61,5 cm, l. 28,5 cm, ép. 4,5 cm. Lettres lunaires, d'allure cursive; à l. 5: « eleut» dans la rasure, « t» corrigé à partir de « e», deux croix au début de l'inscription. Le delta et l'êta ressemblent au «d» latin, le nu soit miroir soit normal. H. des lettres: 2,0 - 3,8 cm, h. moyenne d'interligne: 1,0 cm.

D'après la pierre à Constantinople, Th. Wiegand, AM 33 (1908), p. 148, no. 9. D'après la pierre au Musée National de Varsovie, A. Łajtar, Epigr. Anatol. 20 (1992),

p. 111, no. 6, pl. 8, 6 (H. W. Pleket, SEG XLII 640).

Cf. H. Grégoire, Revue de l'instruction publique en Belgique 51 (1908), p. 163 (sur l'identification du chôrion Konas). D. Feissel, Bull. épigr. 1994, 743 (sur la publication de Łajtar dans Epigr. Anatol. 20). A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 153, no. 8 (bibliographie).

VI-VII s. ap. J.-C., d'après la paléographie et les critères topographiques

~ ~

e)nqa/de kata/

kite Timo/qe

oj xouri/ou

4              Konantoj:

e)teleu/thse

n mhni\ Au)gou/

stou, e)ndi

8              kti/onoj ßkt

hj.

1-2. lire kata/keitai || 3. lire xwri/ou || 6-7. lire Au)gou/stƒ || 7-8. lire findikti/wnoj || 8-9. e(kto/j Wiegand

Ici repose Timothéos du village Konas (?). Il est mort au mois d'août, de la sixième indiction.

3              Sur le terme xwri/on = «village fortifié» cf. Ch. Schuler, Ländliche Siedlungen und Gemeinden im hellenistischen und römischen Kleinasien [= Vestigia 50], München 1998, p. 49-53. Pour la substitution de « ou» à « w » (et inversement), qui se produit dans cette inscription une deuxième fois dans le nom du mois Au)gou/stou (pour Au)gou/stƒ) voir le commentaire de l'inscription 95, l. 3.

4              Il semble bien que le nom du village dont était originaire Timothéos - gen. Konantoj, nom. Konaj (?) - ne soit attesté que par cette inscription; il ne figure pas dans L. Zgusta, Kleinasiatische Ortsnamen [= Beiträge zur Namenforschung 21], Heidelberg 1984. Si l'hypothèse de Wiegand, loc. cit., selon laquelle il s'agit ici de Konana en Pisydie, paraît tout à fait invraisemblable, c'est tout d'abord à cause des différences que manifestent les deux toponymes et aussi parce que Konana, qui était un évêché à l'époque, ne pouvait être qu'une polis. Il faut ajouter que depuis la période de Justinien, très probablement depuis 527, pendant quelques centaines d'années Konana fut appelée officiellement Ioustinianopolis. H. Grégoire, loc. cit., avance des arguments semblables.

 [A.Ł.]


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