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  29. ÉPITAPHE DÉDIÉE PAR TROPHIMOSET DIADOUMÉNOS À HILAROS LEUR SYNTROPHOS

Département de l'Art antique, inv. 198746.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Jadis dans la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg, depuis 1947 au Musée National de Varsovie. La pierre provient très certainement d'Asie Mineure, mais sa provenance exacte est inconnue.

Marbre blanc. Plaque; h. 48 cm, l. 36 cm, ép. 4,5 cm; conservée intacte. La plaque porte une représentation stylisée en relief d'un fronton d'édifice; colonnes à fût non cannelé, à base et chapiteau moulurés, supportent un tympanon avec acrotère central en forme de palmette et acrotères latéraux en forme de demi-palmettes; au centre du tympanon, un petit disque avec un cercle inscrit au milieu. L'inscription est gravée entre les colonnes. Lettres carrées, larges apices, traces de réglage, hedera. Alpha à barre brisée, dans l'épsilon le trait médian remplacé par un point ou par un petit triangle, les hastes du sigma et de l'epsilon prolongées. H. des lettres: 1,7 - 2,6 cm, h. moyenne d'interligne: 0,8 cm.

D'après la pierre au Musée National de Varsovie, J. Kubińska, « Deux inscriptions du Musée National de Varsovie », BCH 111 (1987), p. 419-422, no. 1, fig. 1 (H. W. Pleket, SEG XXXVII 1172). D'après la pierre, J. Kubińska dans: CSIR-Pologne II 1,

p. 53-54, no. 55, pl. 35.

Cf. M.-T. Le Dinahet, Bull. épigr. 1989, 37 (sur l'editio princeps). A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 155, no. 30 (bibliographie)

Ir s. ap. J.-C. (paléographie)

ÑIla/r%t%= suntro/

f%pist%= Tro/i)moj

kai\ DiadoÊmenoj

4       kataskeÊasan

e)k tw=n i)di/wn mnh/

mhj xa/rin. ÜIlare

xrhste/, xai=re. ♠

A Hilaros, fidèle compagnon d'éducation, Trophimos et Diadouménos ont fait construire de leurs propres frais en souvenir. Hilaros, excellent, salut.

1-2.Sur la notion de su/ntrofoi - « les enfants étrangers à la famille (libres ou esclaves, adoptés au sens juridique du terme ou non) élevés au sein de cette dernière » - voir A. Cameron dans: Anatolian Studies Presented to W. H. Buckler, Manchester 1939, p. 44, 47; J. et L. Robert, Hellenica VI [1948], p. 95, avec note 2. Hilaros a été sans doute élevé dans une famille où Trophimos et Diadoumenos étaient fils légitimes. Il a dû être leur compagnon fidèle pendant toute leur enfance. Sur l'emploi spécifique de l'épithète pisto/j au sens « fidèle à quelqu'un » (non pas à un dieu) dans les inscriptions funéraires des premiers siècles de notre ère, voir L. Robert, Hellenica XIII [1965], p. 36; aux exemples cités par L. Robert on peut ajouter: Feissel, Recueil Macédoine, no. 247 (Philippi, inscription chrétienne): e)nqa/de ki=tai )Andre/aj ... o( pisto\j tribou=noj no-tari/wn; SEG XLIII 392 (Édessa en Macédoine, III. s. ap. J.-C.): Para/monoj mouli/wn e)sqlo\j i)/loij pisto\j a(/pasin; I.K. 8 [Bithynische Studien], III 6 (Bölcekova, période impériale): )/Hmhn pot' e)n ne/oisin e)/joxoj gegw\j Lou/kioj )Agri/ppou pisto\j e)n i)/loij i)/loj.

Sur le nom Tro/i)moj ainsi que les noms apparentés dérivés de la racine tre/fw, particulièrement répandus à l'époque impériale en Phrygie et en Lydie, mais attestés aussi dans d'autres régions, cf. C. Dobias-Lalou, « D'Hermogène à Trophime. Anthroponymes grecs à Rome », REG 101 (1988), p. 512. On ne peut pas exclure l'existence d'un lien entre le nom du défunt et sa situation sociale de su/ntrofoj. Si tel était le cas, le nom Tro/i)moj lui aurait été donné non pas à la naissance mais à son arrivée dans la famille d'accueil.

[A.Ł.]


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