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104. ÉPITAPHE D'UN INCONNU

Département d'Art de l'Orient chrétien, inv. 234645.

Découverte par la mission polonaise à Faras au cours de la campagne de fouilles 1963-4, no d'inventaire de chantier FA 363/63-4.

Marbre gris bleuâtre. Plaque; h. 30,6 cm, l. 24 cm, ép. 3,2 cm; cinq fragments recollés; seule subsiste la partie centrale, les parties latérales ainsi que le bas de la plaque disparus. Lettres gravées profondément mais avec peu de soin. H. des lettres: 1,6 - 3,8 cm.

Inédite.

A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 162, no. 120 (seulement mentionnée).

Sans doute VII-VIII siècle, d'après la paléographie et les critères formels de l'inscription.

[ € u(pe\r ? ? ? ]mh/sewj t?

?[ou=] [ enw. 5 ma]kari/ou )A[ - - - ] [ enw. 7-8 ] mhno\j [ - - - ]

4 [ enw. 7-8 ] th=j jÄ [i)nd(ikti/wnoj)]

On peut restituer soit u(pe\r koi]mh/sewj soit u(pe\r mnh]mh/sewj. Les deux formules sont bien attestées dans les épitaphes grecques du nord de la Nubie; cf. M. Krause, « Die Formulare der christlichen Grabsteine Nubiens » dans: Nubia. Récentes recherches, Varsovie 1975, p. 76-82. Elles revêtent habituellement la forme suivante: u(pe\r koimh/sewj kai\ )napau/sewj (u(pe\r mnhmh/sewj kai\ )napau/sewj). Le trait horizontal après mh!ew!, qui appartient très vraisemblablement à un « t», indique que les mots kai\ )napau/sewj furent omis dans notre inscription.

Dans les épitaphes d'Égypte et de Nubie, le défunt est généralement désigné de l'épithète maka/rioj. Cependant, compte tenu de l'étendue de la lacune du côté gauche, que nous pouvons estimer à 7-8 lettres (en nous basant sur la comparaison avec la ligne 1), la restitution [ma]kari/ou semble trop courte. À cet endroit du texte il faudrait plutôt restituer [trisma]kari/ou ou [pamma]kari/ou. L'épithète pammaka/rioj, très rare, apparaît encore une fois à Faras, dans l'épitaphe de l'évêque Ignatios, cf. infra no. 106, ll. 3-4. trismaka/rioj est relativement fréquent dans les épitaphes de Negev; cf. A. Negev, The Greek Inscriptions from the Negev [= Studium Biblicum Franciscanum. Collectio Minor 25], Jerusalem 1981, nos. 49, 50, 51, 60, 62. On le retrouve aussi à Gaza (SEG VIII 270). Il apparît également dans les inscriptions funéraires de la vallée du Nil; cf. p.ex. Lefebvre, Recueil, no. 66. Sur l'épithète maka/rioj et ses dérivés pammaka/rioj et trismaka/rioj dans les épitaphes grecques d'Égypte voir. J. Pelsmaekers, BIBR 58 (1988), p. 5-9.

[A.Ł.]


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