110

   

110. ÉPITAPHE DU PRÊTRE STÉPHANOS (ISTÉPHANOU), APPELÉ AUSSI EIÑITTA

Département d'Art de l'Orient chrétien, inv. 235162.

Trouvée par la mission polonaise à Dongola pendant la campagne de fouilles1965/66, à l'intérieur de l'Église à colonnes de granite, encastrée dans le dallage supérieur (le plus récent) de la nef, à 75 cm à l'ouest de la marche menant vers le haikal, à côté de la stèle du prêtre Thômas (infra, no. 113); la pièce reposait sur le sable, à la différence du reste du dallage qui était posé sur une couche de vase; sous cette couche se trouvaient les pierres du dallage moyen.

Marbre gris bleu veiné blanc. Plaque rectangulaire aux dimensions: h. 31,7 cm, l. 18,1 cm, ép. 6,5 cm. Plaque conservée quasi intacte; petit fragment retranché au bas de la dalle à proximité de l'arête. Cette brèche a entraîné la disparition de quelques lettres au milieu de la dernière ligne du texte. Surface de la pierre érodée à quelques endroits mais les altérations n'empêchent pas la lecture de l'inscription. Inscription gravée sans réglage; gravure peu profonde et peu nette. H. des lettres varie de 0,6 cm (oméga dans la ligne 2) à 1,8 cm (phi dans la ligne 16). Du point de vue paléographique l'écriture représente la majuscule dite nubienne, avec des signes diacritiques caractéristiques comme points au-dessus des voyelles au début des mots et en position accentuée, points qui séparent les mots, deux points pour indiquer les numéraux, traits horizontaux au-dessus des numéraux, etc.

D'après la pierre au Musée National de Varsovie, A. Łajtar, Aegyptus 72 (1992), p. 113-129 avec phot. à la p. 131 (H.-A, Rupprecht, SB XX 14176). A. Łajtar, Oriens Christianus 81 (1997), p. 118-119, no. 2 (texte grec et traduction anglaise).

Cf. S. Jakobielski, A. Ostrasz, Kush 15 (1967/68), p. 133 (b), pl. XXIV, XXVI (sur le contexte de la découverte; les auteurs mentionnent les données concernant le défunt). A. Łajtar, ZPE 113 (1996), p. 107, no. 29 (bibliographie). idem, ZPE 125 (1999),

p. 163, no. 125 (bibliographie). S. Jakobielski [dans:] S. Jakobielski, P. O. Scholz (ed.), Dongola-Studien. 35 Jahre polnischer Forschungen im Zentrum des makuritischen Reichs [= Bibliotheca nubica et aethiopica 7], Warszawa 2001, p. 30.

14 avril 797 ap. J.-C.

€       a      €       w      €

o( qžeo\Ÿj tw=n pnžeumŸa/twn kžai\Ÿ pa/shj

sarko/j, o( to\n qa/naton katar-

4       gh/saj žkai\Ÿ to\n #(/dhn katapaqh/saj

žkai\Ÿ zwh\n t%= ko/sm% xarisa/me-

noj, š a)na/pauson th\žnŸ yuxh\n to\n džou=lonŸ

sštefanou prežsbu/terojŸ o( legžo/menojŸ e Tta,

8       uži(o\Ÿj mara a, e)n ko/lpeij )Abra-

a\m žkai\Ÿ )Isaa\k žkai\Ÿ )Iakw/b, e)n to/p%

fwtinoo|=, e)n to/p% a)nayu/ce-

wj, e)/nqa a)pe/dra o)du/nh žkai\Ÿ lu/-

12     ph žkai\Ÿ stenagmo/j: pa=n a(ma/rtima

par' au)tw= praxqe\n lo/gwn

h)/ e)/rgwn h)/ kata\ dia/noia w(j a)ga-

qo\j kžai\Ÿ fila/nžqrwpojŸ sunxw/rhson

16     to\n džou=lonŸ sštefanou, prežsbu/terojŸ, xaltžoula/riojŸ,

notža/riojŸ žkai\Ÿ a)rxžiŸ-

mandžri/thjŸ Mari/a Timaeie žkai\Ÿ yoiak><L

žkai\Ÿ qokna><L . a)napž Ÿ e)n mhžni\Ÿ Farmžou=qiŸ

Øiq, h(me/r# pou< š Øa š , selle/n$ Øid ,

20     a)po\ mžartu/rwnŸ ØfØig : ta\ [de\ e)/]th th=j zwh=j

au)tou= [nombre].

1. Øa Øw || 2. ØoØqº ØpØnatwn kƒ || 4. S || 5. S || 6. ašnapauºon th todn || 7. S ošlge|| 8. Øuº || 8-9. ašbraam S i+ºaak S i+akwb || 10-11. ašnayucewº || 11. ašpedra ošdunh S || 12. S || 14. hškatadianoiaš || 14-15. Øagaqoº S fiØlØanoº || 16. todn PR xatlnto  ...... 16-17. S axrmadn || 17. S || 18 S Øanpa  mnh  famr || 19. hšmera || 20. apmo

2. pnžeuma/Ÿtwn Łajtar [1992] (faute d'inattention) || 4. lire katapath/saj || 7. Stefa/nou prežsbute/rouŸ Łajtar [1992] et [1997] (voir commentaire ad loc.) || 8. lire ko/lpoij || 10. lire fwtein%= || 12. lire a(ma/rthma || 13. lire par' au)tou= | lire lo/g%...... 14. lire e)/rg%| lire dia/noian || 16. xaltžoŸnotža/riojŸ Łajtar [1992] et [1997], lire xartžoula/riojŸ || 19. lire selh/n$

Dieu des esprits et de toute chair, qui as aboli la mort et foulé aux pieds l'Hadès et as donné la vie au monde, accorde le repos à ton serviteur Stéphanos (Istéphanou), appelé aussi Eiñitta (= «Riche») fils de Maraña, dans le sein d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, dans le lieu de lumière, dans le lieu de rafraîchissement, là d'où a disparu la peine, le chagrin et le gémissement. Remets tous les péchés commis par lui ou par la parole, ou par l'action, ou par la pensée, pasque tu es bon et bienveillant. (Tu es le repos de) ton serviteur Stéphanos (Istéphanou), presbytre, chartoularios, notarios et archimandrites (du monastère de) Maria (à) Timaeie et Choiakishshil et Joknashshil. Il est mort le 19 du mois Pharmouthi, au premier jour de la semaine (dimanche), le 14 jour de la lune, (dans l'année) après des Martyrs 513. Et les années de sa vie étaient [nombre].

L'épitaphe de Stéphanos (Istéphanou) représente le même type d'inscriptions funéraires nubiennes que l'épitaphe de Iésou-fils-de-Mariamè, supra no. 109, cf. commentaire concernant l'ensemble du groupe. Il se trouve en deuxième position dans l'ordre de l'ancienneté au sein de ce groupe; l'unique épitaphe plus ancienne est celle de Kel, fille d'Osk[   ] provenant aussi du Vieux Dongola et datée de 785 (pour le texte de cette épitaphe, voir A. Łajtar, Oriens Christianus 81 [1997], p. 117-118, no. 1). L'épitaphe de Stéphanos fournit en plus la deuxième occurrence (dans l'ordre chronologique, après l'épitaphe de Kel) du terme «Ère des Martyrs» (avant, cette ère était appelée Ère de Dioclétien; sur cette ère, voir supra, commentaire de l'inscription 101, l. 26). Elle constitue en plus le plus ancien témoignage daté avec certitude de la version écrite du vieux nubien (sur les mots du vieux nubien dans le texte de l'épitaphe, voir infra commentaires ad loc.). Le seul texte encore plus ancien est peut-être celui en vieux nubien - copte du papyrus daté par l'éditeur du VII siècle (pour l'édition voir G. M. Browne, JJP 23 [1993], p. 29-32), mais cette datation s'appuie sur des critères paléographiques qui ne sont pas toujours fiables. De surcroît, l'épitaphe de Stéphanos constitue probablement le plus ancien témoignage connu de la majuscule dite nubienne. Elle apparaît ici dans sa forme déjà parfaitement évoluée avec tout un système de signes diacritiques (cf. lemme et apparat paléographique).

6.         Après a)na/pauson th\n yuxh/n on attendrait le complément indirect au génitif: tou= dou/lou, alors que dans les épitaphes grecques de Nubie on y trouve quasi d régulièrement l'accusatif: to\n dou=lon, souvent en abrégé ton. Cet usage «fautif» est vraisemblablement dû à l'influence des prières funéraires dans lesquelles to\n dou=lon constitue l'objet direct de l'imploration adressée à Dieu: a)na/pauson to\n dou=lon sou to\n dei=na. Le fait que l'expression to\n dou=lon apparaît dans les épitaphes nubiennes indépendamment du contexte grammatical indique qu'elle s'est très fortement sclérosée en Nubie. Cet état de choses est confirmé par l'emploi de to\n dou=lon dans les situations où il s'agit d'une femme, à la place de th\n dou/lhn (= th=j dou/lhj). Ce qui est plus, to\n dou=lon apparaît dans une épitaphe copte d'Ukma (région de la troisième cataracte), actuellement à Khartoum: R. Kasser dans: Ch. Maystre (ed.), Akasha II 2, Genève 1996, p. 24-27, pl. XII: afmton mmof nxi tmakaria to\n dou=lon sou miyahlikouda (nouvelle édition de l'inscription est préparée par J. van der Vliet dans le cadre du catalogue des inscriptions coptes dans la collection du Musée Soudanais de Khartoum). 

7-8.     Stefanou (Istéphanou) est une formation nubienne à partir du nom grec Ste/fanoj. Le point au-dessus du sigma initial note le /i/ bref au vieux nubien; cf. E. Zyhlarz, Grundzüge der nubischen Grammatik im christlichen Frühmittelalter, Leipzig 1928, p. 8. C'est le /i/ prothétique nécessaire pour prononcer un groupe de consonnes /st/. Quant à - ou qui se trouve à la fin du mot, nous avons affaire à un suffixe nominal, très productif dans la formation des mots au vieux nubien. Il était souvent attaché aux mots et noms d'origine grecque; cf. Zyhlarz, op. cit., p. 26 et A. Łajtar, Gdańsk Archaeological Museum African Reports 1 (1998), p. 77; voir aussi )Ihsou dans l'inscription no. 109. Toute la présentation du défunt est construite en nominatif, c'est qui est témoigné par le mot o( legžo/menojŸ. La même remarque concerne la présentation détaillée du défunt dans les lignes 16-18.

Le surnom du défunt - ei Tta est une formation du vieux nubien, composée du mot ei T= «richesse» (sur la signification cf. G. M. Browne, Old Nubian Dictionary, Leuven 1996, s.v.) et de l'élément - a qui apparaît aussi dans d'autres noms nubiens (à l'origine il remplissait probablement la fonction prédicative); la signification exacte de l'ensemble est «riche». Le nom ei Tta a été attesté jusqu'à présent dans les sources suivantes: G. M. Browne, Old Nubian Texts from Qasr Ibrīm, vol. III [= Texts from Excavations 12], London 1991, nos. 34 ii. 17, 18; 38. 20; 44. 12; 61. 9 (tous ces témoignages datent du XII siècle); Jakobielski, Faras III, p. 175 = Kubińska, Faras IV, p. 105, no. 38; F. Ll. Griffith, LAAA 13 (1926), pl. LXIV, no. 5 cité dans: Jakobielski, Faras III, p. 175, n. 20; H. Satzinger dans: M. Bietak, M. Schwartz, Nag‘ el-Scheima. Eine befestigte christliche Siedlung und andere christliche Denkmäler in Sayala - Nubien I [= Denkschriften der Österreicischen Akademie der Wissenschaften, Phil.-historische Klasse 131], Wien 1987, p. 129-130.

mara a est un nom nubien formé sur l'élément -a = «vivre» qui apparaît aussi dans d'autres noms nubiens tels que maria a, mila a, ihsousa a, toska a, mou+sa a. Zyhlarz, Grammatik, p. 25-26. et 172 explique ce nom comme Mar-a-aña - «Mar lebt». Le nom mara a est attesté à Faras (cf. A. Łajtar, J. van der Vliet, JJP 28 [1998], p. 47-48), Qasr Ibrim (Browne, Old Nubian Texts from Qasr Ibrim III, no. 34 ii 16) et dans l'épitaphe Tibiletti Bruno, Iscrizioni nubiane, no. 16 provenant probablement des environs de la deuxième cataracte du Nil.

13-14. Pour la graphie par' autw (pour par' au)tou=) voir supra, commentaire de l'inscription 108, l. 13.

Les formes logwn, ergwn, dianoia (pour lo/g%, e)/rg%, dia/noian) s'expliquent par l'omission du «n» en position finale et l'apparition à cet endroit d'une nasale non étymologique; sur ce phénomène, très bien attesté dans le grec de la période romaine et byzantine, voir Brixhe, Essai, p. 33-37; Gignac, Grammar I, p. 111-114.

15.       Le fragment final de la prière à partir des mots o(/ti ou)k e)/stin jusqu'à la doxologie finale a été omis pour des raisons inconnues.

16-18. Le nom Istéphanou ainsi que les termes désignant les fonctions et les titres du défunt sont vraisemblablement au nominatif; cf. commentaire des lignes 7-8.

Le monastère de la Vierge Marie (Mari/a) de Timaeie n'a été attesté jusqu'à présent que par la présente inscription. Pour ce qui est de Timaeie, il s'agit sans doute du nom de la localité où se trouvait le monastère. Nous sommes dans l'impossibilité d'identifier ce toponyme.

Pour le titre (ou l'office) de yoiak><L cf. A. Łajtar, Aegyptus 72 (1992), p. 123-125. Ce titre est attesté plusieurs fois dans nos sources, depuis le VIII jusqu'au XII siècle. Il est porté aussi bien par des laïques que par des ecclésiastiques, issus souvent des plus hautes couches de la société nubienne. Les sources écrites de Qasr Ibrim indiquent qu'à la même époque il pouvait y avoir au moins deux Choiak-eikshil. Selon toute vraisemblance, xoiakS«Sl«est un mot du vieux nubien, mais aussi bien son étymologie que sa signification restent confuses. Le premier élément du mot désigne sans aucun doute le mois de Khoiak, l'autre apparaît dans le titre de qokna><L pour ce titre cf. infra) et comme titre indépendant.

18.       Le titre (ou l'office) de qokna><L est attesté encore une fois à Dongola, dans une épitaphe inédite de Iésou, diacre et archistablitès (mort en 1257). Il apparaît également à Qasr Ibrim au XIII/XIV s.; un document inédit rédigé en vieux nubien (?), mentionné dans: J. M. Plumley, STB 3, November 1981, p. 6. Le terme qokna><L est une formation du vieux nubien. Sa signification est inconnue; cf. commentaire ad loc. dans: A. Łajtar, Aegyptus 72 (1992), p. 125.

La date de la mort devrait être introduite par un verbe à l'indicatif (donc, dans ce cas présis, a)nepau/sato ou a)nepa/h). La forme a)napž Ÿ indique que le rédacteur de l'inscription a soit omis l'augment soit utilisé l'impératif a)na/pauson à la place de l'indicatif. Une autre possibilité serait à mettre un point après a)napž Ÿ.

19-20. pou< en vieux nubien est un prédécesseur du nubien moderne fūš (Fadidja/Mahas) ou būš (Kenzi, Dongolawi) noté par des lexicographes contemporains comme mot désignant différents jours de la semaine («dimanche», «lundi», «mardi», «mercredi») ou, parfois, généralement «semaine»; pour les références cf. Griffith, Proc. Brit. Acad. 14 (1928), p. 127; à quoi s'ajoutent: Ch. H. Armbruster, Dongolese Nubian. A Lexicon, Cambridge 1965, s.v. bús; M. M. Khalil, Wörterbuch der nubischen Sprache (Fadidja/Mahas-Dialekt), Warszawa 1996, s.v. pou<. Le pou<  en vieux nubien est peut-être en rapport avec le Bohairic bo<, Sahidic pouw< = «période, semaine» (sur la signification cf. Westendorf, Koptisches Handwörterbuch, p. 282 s.v. ouw<, pour les rapports possibles entre le copte et le vieux nubien cf. M. Khalil, Studien um Altnubischen. Nubisch-ägyptische Beziehungen, Frankfurt am Main 1988, p. 99). Pour ce que est de la Nubie médiévale, en dehors de l'épitaphe de Stéphanos (Istéphanou), le mot pouS connaît jusqu'à présent trois occurrences: 1) dans la partie en vieux nubien de l'épitaphe du roi de Nubie Georgios découverte à Wadi Natroun; Griffith, Proc. Brit. Acad. 14 (1928), p. 118-128; cf. Zyhlarz dans: Studies Presented to F. Ll. Griffith, London 1932, p. 190-193: pou<N blo - «2e jour de poush»; 2) dans un graffito en vieux nubien sur le mur ouest de la pièce 3 du monastère du kôm H à Dongola; inédit: paunia kg einN pou< prw/tžhŸ enN ounna kh einN = «23e jour du mois Payni, premier jour de poush, 28 jour du mois lunaire»; 3) dans une épitaphe grecque fragmentaire du type d'Euchologion Mega découverte à Kuru, au sud d'Abu Hamed; inédite: a)po\ martžu/rwnŸ . .[mois] ij /, h(me/rž#Ÿ pou<, selle/n[$ nombre] = «... l'an de l'ère des Martyrs, le 16 jour du mois ..., le jour de poush, .. jour du mois lunaire». À la lumière de cette confrontation, il apparaît nettement que la signification du mot pouS en vieux nubien reste incertaine. Dans l'épitaphe de Stéphanos (Istéphanou), mais aussi dans les textes (1) et (2) cités ci-dessus, ce mot désigne probablement «semaine», alors que dans l'inscription funéraire de Kuru (3) il se rapporte à un jour de la semaine. Nous sommes dans l'impossibilité de dire de quel jour il s'agit, car le numéral désignant l'année selon l'ère des Martyrs est illisible, si bien qu'il n'est pas possible de déterminer la date exacte de l'inscription. À titre d'alternative, on peut admettre que le mot pou< dans l'épitaphe de Kuru désigne aussi «semaine» et que le chiffre du jour a été omis pour des raisons inconnues. Il convient de remarquer que le mot pou< apparaît aussi bien dans les sources rédigées en vieux nubien que dans les sources grecques, alors que le terme qui lui correspond en grec e(bdoma/j n'a pas encore été attesté en Nubie. Employés avec pou<, les jours de la semaine sont toujours numérotés, jamais nommés.

Selon les termes de l'inscription, Stéphanos (Istéphanou) est mort le premier jour de la semaine (autrement dit un dimanche), alors que, d'après les calculs modernes, le 14 avril 797 tombait un vendredi. Or, il arrive souvent que les jours de la semaine signalés dans les épitaphes nubiennes ne correspondent pas à ce qui ressort des calculs effectués aujourd'hui. De même, le jour du mois lunaire donné dans cette épitaphe ne concorde pas avec nos calculs. En effet, dans le cycle alexandrin (mais aussi arabe), au mois d'avril 797, la néoménie tombait le 4 avril, le 14 avril était donc le onzième jour du mois et non pas le quatorzième. Il est vrai que le numéral à la fin de la ligne 19 est légèrement effacé, mais il ne semble pas qu'il faille la lire ia / au lieu de id /. En ce qui concerne l'usage de mois lunaires dans les inscriptions de la Nubie chrétienne, voir, R. S. Bagnall, K. A. Worp, CdÉ61 (1986), p. 347-357. Les auteurs notent de nombreuses imprécisions liées à l'usage de cette méthode de datation.

[A.Ł.]


AttachmentSize
110.pdf194.43 KB