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51. DÉDICACE À ZEUS HORKIOS POUR LE ROI PTOLÉMÉE IX SÔTER II

Département de l'Art antique, inv. 198793.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Anciennement dans la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg, depuis 1947 au Musée National de Varsovie. La pierre provient sans aucun doute d'Égypte mais la provenance exacte reste inconnue.

Granit noir. Base d'une statue; h. 9,1 cm, l. 35 cm, ép. 8,4 cm; la base est presque complète; à l'arrière, le coin supérieur droit légèrement ébréché; à l'avant, le coin supérieur gauche endommagé. De toute la statue il ne subsiste que les restes des deux pieds nus dont le gauche est avancé; les fragments préservés suggèrent la forme de la statue: un personnage debout représenté dans le style égyptien ou gréco-égyptien. L'inscription est gravée sur la face latérale droite de la base, ce qui indique que la statue devait être regardée de côté et le personnage représenté était tourné à gauche. Les lettres sont gravées sans réglage, assez régulièrement; la première ligne s'élève légèrement; petits apices en forme de points. Alpha à barre brisée, traits extérieurs dans l'epsilon et le sigma horizontaux, thêta en forme de cercle avec un point au milieu, traits extérieurs du mu verticaux, hastes du pi de longueur égale. H. des lettres: 0,8 - 1,3 cm, h. moyenne d'interligne: 0,8 - 1,5 cm.

D'après la pierre, A. Łajtar, JJP 27 (1997), p. 32-33, fig. 3 (H. W. Pleket, SEG XLVII 2144).

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 157, no. 54.

116-107 ou 88-80 av. J.-C. (cette deuxième période semble plus probable)

u(pe\r basile/wj Ptolemai/ou

qeou= Swth=roj Dii\ ÑOrki/wi.

Pour le roi Ptolémée, Dieu Sauveur, à Zeus Horkios.

1-2.     Le roi Ptolémée mentionné dans l'inscription, dont le nom est accompagné de l'épithète cultuelle Sôter, est très certainement Ptolémée IX Sôter II. L'hypothèse de Ptolémée I Sôter est exclue pour deux raisons, à savoir: la paléographie du texte et le fait que, de son vivant, celui-ci n'a jamais porté de titre de culte. Ptolémée IX Sôter II monte deux fois sur le trône: dans les années 116-107 (avec sa mère Cléopâtre III) et dans les années 88-80 (avec sa fille Bérénice). Tout porte à croire que notre inscription date de cette deuxième période, car il est plus facile d'expliquer l'omission de la fille que celle de la mère.

2.         Le surnom o(/rkioi désignait les dieux gardiens des serments. Toute divinité pouvait devenir garante du serment d'un particulier, en fonction du culte pratiqué par ce dernier; dans le cas de serments faits par un groupe plus nombreux de personnes, on choisissait le dieu auquel ce groupe vouait un culte particulier; cf. p.ex. SIG3 472, 23 avec le serment des Messéniens dans lequel on nomme comme gardiens Zeus Ithomates, Héra, un autre dieu et tous les yeo‹ ˜rkioi. Zeus, comme dieu suprême et père des dieux et des hommes, est un qeo\j o(/rkioj par excellence. Cette conviction est souvent ex-primée dans la littérature antique; cf. Jessen, RE VIII [1913], col. 2408-2409, s.v. « Horkios, Horkioi ». Alors qu'il ne fait pas de doute que l'érection de l'inscription ici étudiée est en rapport avec quelque serment dont le gardien était Zeus, la personne qui a fait le serment nous restera pour toujours inconnue. Sur le serment dans l'Égypte ptolémaïque voir E. Seidl, Der Eid im ptolemäischen Recht, Dissertation München 1929.

[A.Ł.]


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