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69. ÉPITAPHE MÉTRIQUE DE SARAPIÔN

Département de l'Art antique, inv. 198786.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Vue au début du XX s. par Th. Reinach à Gizeh dans le commerce des antiquités. Achetée avant 1909 pour la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg (no. d'inv. 865), depuis 1947 au Musée National de Varosvie.

Calcaire. Stèle à bas fronton sans acrotères; h. 25,5 cm, l. 36,5 cm, ép. 7,2 cm; la surface de la pierre fortement patinée et ébréchée, surtout à l'angle inférieur gauche. À l'intérieur du fronton, dont la forme est soulignée par une rainure très profondément incisée, figure un disque solaire rayonnant rendu assez schématiquement. L'inscription occupe tout l'espace au-dessous du fronton. Gravure très profonde, assez soignée. Les lignes de l'inscription sont inscrites entre les lignes de réglage, tracées, elles, à 2,4 cm l'une de l'autre. D'une manière générale, les lettres touchent de leurs extrémités aux lignes de réglage, seulement certaines d'entre elles (surtout l'omicron) sont plus petites (jusqu'à 0,8 cm). Les lettres « ta» à la fin de la l. 3 serrées faute de place. Au bas du côté droit, une inscription moderne à l'encre noire: « Beihilfe der Provinz ».

D'après la pierre dans le commerce des antiquités en Égypte, Th. Reinach, REG 16 (1903), p. 183, no. 3. D'après la pierre vue dans le commerce des antiquités en Égypte accompagnée d'une information selon laquelle la pierre avait été achetée pour le Lyceum Hosianum et se trouvait déjà à Braunsberg, comme inédite, O. Rubensohn, AfP 5(1) (1909), p. 166, no. 17. D'après la pierre à Braunsberg, Weißbrodt, Verzeichnis Braunsberg, Sommer-Semester 1913, p. 5, no. 4. D'après un estampage et une photo, Peek, Gr. Vers-Inschr., no. 854. D'après la pierre au Musée National de Varsovie, Sadurska, RMNW 4 (1959), p. 203-204, no. 10, fig. 11. D'après une photo, É. Bernand, Inscriptions métriques, p. 319-320, no. 79, pl. XXX.

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 159, no. 73 (bibliographie).

II-III s. ap. J.-C., d'après la paléographie.

to\n du/o plhrw/santa kai\ ei)/kosi

pro/sq¡ e)niautou\j Sarapi/wna

ne/on te kai\ a)rtige/neion e)o/nta

4       Moi=r¡ o)loh\ qana/toio kath/ga-

gen ei)j )Ai+/dao, meilei/xion

pa/nt[es]i kai\ h)/pion a)nqrw/-

poisi /

6. pa/nt[ess]i Reinach, Weißbrodt, pa/ntesi Peek, Sadurska, lire pa/ntessi (metris causa)

Alors qu'il avait déjà accompli vingt-deux ans, le jeune Sarapiôn à la barbe naissante s'est vu entraîner chez Hadès par la funeste Parque de mort, lui qui était doux et amène envers tout le monde. (É. Bernand)

Le mot a)rtige/neioj (adjectif et substantif) = « à la barbe naissante » est rare. En dehors de quelques passages de la littérature grecque (les références dans LSJ), on le retrouve dans une épitaphe métrique du Péloponnèse, SEG XXVI 456 (II-III s. ap. J.-C.): ÜAidaj d ¡ a)rtige/neion e)de/cato.

L'expression Moi=r¡ o)loh/ est empruntée à la langue homérique; cf. Iliade XVI 849: a)lla/ me moi=r¡ o)loh\ kai\ Lhtou=j e)/ktanen ui(o/j.

5.         É. Bernand signale que l'adjectif meilei/xioj (meili/xioj) n'est pas seulement un terme d'affection mais qu'il sert à qualifier le caractère de l'homme. Dans ce texte, il se rapporte peut-être à l'attitude que Sarapiôn manifestait à l'égard des collègues et des maîtres du gymnase.

[A.Ł.]


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