62

62. DÉDICACE DE TYRANNOS, FILS D'HÉLIODOROS, PHYSICIEN

Département de l'Art antique, inv. 198733.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. En 1903 vue par G. Arvanitakis chez un certain Chrysokoos. C'est à peu près à la même époque qu'Otto Rubensohn avue le monument dans le commerce des antiquités en Égypte. Achetée avant 1909 pour la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg, depuis 1947 au Musée National de Varsovie.

Calcaire. Plaque rectangulaire brisée en deux morceaux et recollée; h. 29,2 cm, l. 43,5 cm, ép. 7,5 cm; partie droite de la plaque retranchée sur toute la longueur; dernières lettres de chaque ligne disparues; coin inférieur gauche ébréché; surface de la pierre érodée. Traces de marteau et de ciseau sur la pierre. Face arrière de la plaque en partie très sommairement dégrossie. Gravure profonde mais peu soignée. H. des lettres: 2,6 - 3,2 cm.

D'après la pierre vue chez Monsieur Chrysokoos, G. Arvanitakis, Bull. Inst. Ég. 4 (1903), p. 479. D'après la pierre vue dans le commerce des antiquités en Égypte avec la notice selon laquelle la pièce avait été achetée pour le Lyceum Hosianum et se trouvait déjà à Braunsberg, comme inédite, O. Rubensohn, AfP 5 (1) (1909), p. 166, no. 16.

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 158, no. 63.

Époque romaine impériale, d'après la paléographie.

Tu/rannoj ÑHli[o]-

dw/rou i)htro\j )n[e/]-

qhken e)p¡ a)gaq[%=].

3. e)p¡ a)gaq%= Arvanitakis

Tyrannos, fils d'Héliodoros, physicien, a érigé pour le bien.

2.         Le mot i)htro/j vient du dialecte ionien. Dans l'Antiquité, aussi pendant la domination de la koiné, le dialecte ionien fut celui des textes de médecine. Le mot ionien i)htro/j employé dans notre inscription confère à cette dernière un caractère « technique » spécifique. À notre connaissance, le terme i)htro/j n'est attesté pour l'Égypte gréco-romaine que par cette inscription. En dehors de l'Égypte, ce terme revient assez souvent dans les inscriptions qui mentionnent les médecins, y compris dans les épitaphes de médecins. En voici quelques exemples: IG III 3482 (épitaphe chrétienne); T. Rizakis, G. Touratsoğlu, )Epigrafe\j )/Anw Makedoni/aj, Athènes 1985, no. 157; IGBulg III 2, 1776, l. 3; I.K. 13 [Ephesos III], 604 (épitaphe métrique, date inconnue); TAM V 1, 432, l. 27; MAMA III 167 (Korasion en Cilicie, épitaphe chrétienne); IG XIV 604 (Gozzo, épitaphe chrétienne); IGUR 1283 et 1258 (épitaphes métriques, époque romaine impériale); SEG XLI 874 (Rome, II s. ap. J.-C.); IG XIV 1937 (Ravenne, épitaphe métrique); SEG XXXVII 840 (Chester en Britannie, peu après 300 ap. J.-C.); sur l'emploi du mot i)htro/j dans les inscriptions grecques, voir les remarques de J. et L. Robert, Bull. épigr. 1962, 374 et L. Robert, CRAI 1974, p. 526.

[A.T.]


AttachmentSize
62.pdf79.15 KB