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63. DÉDICACE À HOROS BASILEUS ÉRIGÉE PAR MÉNOUTHOS

Département de l'Art antique, inv. 198740.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Au début du XX s. vue par Otto Rubensohn dans le commerce des antiquités en Égypte. Achetée avant 1909 pour la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg (no. d'inv. 956), depuis 1947 au Musée National de Varsovie.

Marbre (Rubensohn note « calcaire », ce qui est faux). Petite stèle à fronton sans moulure avec, au bas, un tenon quadrangulaire, élargi dans sa partie inférieure, permettant de planter le monument en terre ou sur un support. D'après Rubensohn, il s'agit là d'une plaquette en forme de table d'offrande. H. 12,1 cm (y compris le tenon 1,1 cm), l. 13,4 cm, ép. 1,2 cm; dans la partie supérieure, la surface de la stèle incisée par touches obliques par quelque outil pointu (ciseau); les bords partiellement ébréchés. L'inscription gravée au bas de la stèle. Gravure profonde mais peu soignée. Lettres lunaires sans apices. H. des lettres: 1 - 1,2 cm.

D'après la pierre vue dans le commerce des antiquités en Égypte avec la notice selon laquelle la pièce avait été achetée pour le Lyceum Hosianum et se trouvait déjà à Braunsberg, O. Rubensohn, AfP 5 (1) (1909), p. 165, no. 14 (A. J. Reinach, REG 23 [1910], p. 338; Ronchi, Lexicon theonymon 1 [1974], p. 195, s.v. basileu\j (/Wrwj). D'après la pierre à Braunsberg, Weißbrodt, Verzeichnis Braunsberg, Sommer-Semester 1913, p. 22, no. 28.

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 158, no. 64 (bibliographie).

Haut Empire, d'après la paléographie.

(/Wr% Basili= Menou=-

uu qoj )ne/qhken.

1. lire Basilei=

À Horus le Roi Ménouthos a érigé (cette stèle).

1.         Il s'agit là de l'unique dédicace à Horus en grec qui nous soit connue d'Égypte. On connaît d'autres dédicaces à Horus retrouvées en dehors de l'Égypte; on notera L. Vidman, Sylloge Inscriptionum Religionis Isiacae et Sarapiacae, nos. 114 (d'Amphipolis), 116 et, probablement, 117 (de Philippi).

Le surnom « Roi » est tout à fait approprié à Horus qui, en tant que fils et successeur d'Osiris, règne sur le monde visible et, plus particulièrement, veille sur les souverains d'Égypte; cf. p.ex. W. Schenkel, L.Äg. III [1980], coll. 14-25, s.v. « Horus ». Horus est nommé expressis verbis basileu/j dans le fameux hymne en l'honneur d'Isis du papyrus d'Oxyrhynchos, dans le passage concernant son intronisation par Isis sur le trône paternel, P. Oxy. XI 1380, XI, 266-268: kai\ xrhsm%do\n b?a?s?i?le/a kate/[s]thsaj e)pi\ tou= patri/ou oi)/kou ei)j to\n a(/p[an]ta xro/non. Dans les sources grecques d'Égypte, le surnom basileu/j sert aussi à désigner Zeus-Hélios-Sarapis (IAlexImp 55) et Mandulis (SB I 4127), alors que ses variantes féminines basi/lissa et basi/leia désignent Isis (références chez Ronchi, Lexicon theonymon 1 [1974], s.vv.).

1-2.Le nom Menou=qoj est relativement rare. Mis à part cette inscription, il n'est attesté que dans SB IV 7437 (à Aphroditô); SB XVI 12497, 3, 47 (à Théadel-phie, III s. ap. J.-C.); P.Mich. VIII 475, 21 (à Karanis); BGU IX 1898, 3, 44 (à Théadelphie, 172 a. J.-C.; [le nom apparaît ici dans sa forme abrégée Menouq( )]). Le masculin Menou=qoj est à rapprocher du féminin Menouqi/j. C'est le nom de l'épouse de Kanopos, timonier d'Ulysse, et le nom d'une localité des environs de Kanopos où l'on vénérait Isis Menouqi/j; cf. IDelta, p. 296-299. La racine menouq- vient indubitablement de l'égyptien, bien qu'il soit difficile d'établir son étymologie avec certitude. On peut envisager trois hypothéses: mrj-ntr = «aimant le dieu», mn-ntr «le dieu a resté» et mnj-ntr «le port du dieu».

[A.T.]


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