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73. ÉPITAPHE D'APOLLONIDÈS, FILS D'HIPPIAS, DE GÉLA

Département de l'Art antique, inv. 200958.

Mise au jour en 1929 à Kôm el-Akhmar (Zawiét el-Maietin) en Moyenne Égypte par la mission archéologique de l'Institut Français d'Archéologie Orientale du Caire. La pierre, avec quelques autres stèles funéraires et votives, a été trouvée empilée au pied du mur de la rampe supérieure de l'autel d'Horus-Apollon, sur sa face nord. Les pierres avaient été enlevées de leur emplacement primitif pour être remployées. À la veille de la seconde guerre mondiale, Kazimierz Michałowski, co-directeur des fouilles franco-polonaises à Edfou dans les années 1936-1939, fit venir le monument à Varsovie comme don du directeur de l'IFAO (Institut Français d'Archéologie Orientale au Caire) en reconnaissance du concours apporté par la mission polonaise aux fouilles d'Edfou. Déposée d'abord au Musée de l'Université de Varsovie, puis au Musée National de Varsovie.

Calcaire. Stèle à fronton; h. 58,5 cm, l. 32 cm, ép. 9 cm; surface de la pierre légèrement corrodée. Fronton mouluré; acrotères esquissés mais non travaillés; au bas de la stèle un large tenon servant à fixer la stèle sur un support. Inscription en haut de la stèle, disposée symétriquement. Gravure soignée. Lettres carrées de forme ancienne (la haste droite du pi plus courte que la gauche et légèrement recourbée à droite, le sigma aux traits divergents). H. des lettres 0,7 - 1 cm. Très large interligne (env. 3 cm).

D'après la pierre en Égypte, R. Weil, P. Jouguet dans: Mélanges Maspero II 1 [= Mémoires publiés par les membres de l'Institut Français d'Archéologie Orientale du Caire 67.1], Le Caire 1934, p. 99-101, no. 5. pl. II 4 (R. Flacélier, J. et L. Robert, Bull. épigr. 1938, 549; F. Bilabel, SB V 7750; Crönert, SEG VIII 611). D'après la pierre au Musée National de Varsovie, A. Twardecki dans: Tell Edfou soixante ans après. Actes du colloque franco-polonais, Le Caire - 15 octobre 1996 [= Fouilles franco-polonaises 4], Le Caire 1999, p. 88-89, no. 6, fig. 7 à la p. 93.

Cf. Fr. P. Rizzo, La Sicilia e le potenze ellenistiche al tempo delle guerre puniche I, Paler-mo 1973, p. 32, n. 7 (non vidimus). G. Manganaro dans: L'Egitto e storia antica dall'elle-nismo all'età araba. Bilancio di un confronto. Atti del Colloquio Internazionale, Bologna, 31 agosto - 2 septembre 1987, Bologna 1989, p. 514 (sur des citoyens de Géla en Égypte au III s. av. J.-C.). A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 159, no. 77 (bibliographie).

Ièr moitié du III s. av. J.-C.

)Apollwni/dhj

ÑIppi/ou

Gelw=ioj.

3. Gela/ioj Twardecki [1999] (bévue)

Apollonidès fils de Hippias de Géla.

3. Gelw=ioj est l'ethnique de Géla, ville de Sicile. Étienne de Byzance, Ethnika, s.v. Ge/la, connaît aussi la forme Gelai=oj qui n'est pas attestée dans les inscriptions. Géla qui, selon la tradition, avait été fondée en 690 par les Rhodiens et les Crétois, fut détruite en 288 av. J.-C. par les Mamertins. Phintias tyran d'Agrigente fit déplacer le reste de la population dans une ville nouvellement fondée aux environs d' Agrigente sur le versant est de l'Ecnomon, à l'embouchure du fleuve Himère (fiume Salso). Cette nouvelle cité s'appelait officiellement Fintia/j, à partir du nom de son fondateur, mais ses habitants n'ont pas arrêté de s'appeler « Peuple de Géla ». La destruction de Géla en 288 av. J.-C. ne peut donc en aucun cas servir de repère chronologique. On ne connaît que deux Géliens dans l'Égypte ptolémaïque: notre Apollônidès fils de Hippias (Hippios) et un Kle/wn Gelw=ioj qui signa le célèbre contrat de mariage d'Éléphantine en 311 av. J.-C., P. Eleph. 1, 17. Les Grecs de Sicile (surtout les Syracusains) sont très bien attestés dans les sources provenant de l'Égypte ptolémaïque, surtout celles du III s. av. J.-C.

[A.T.]


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