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97. ÉPITAPHE DE GEN(N)ADIA

Département d'Art de l'Orient chrétien, inv. 198735.

Lieu et contexte de la découverte inconnus. Parvenue à la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg avant 1913 (no. d'inv. 975), depuis 1947 au Musée National de Varsovie. La pierre provient très certainement d'Égypte, mais il est impossible de préciser cette provenance.

Marbre gris-bleu à grains fins. Plaque; h. 29,5 cm, l. 29,5 cm, ép. 2 cm; toute la partie inférieure de la plaque est brisée, le fragment conservé est cassé horizontalement en deux. Au-dessus de l'inscription, trois croix de Malte disposées symétriquement. Le réglage délimite le bas des croix, le haut de la ligne 1, le haut et le bas de la ligne 2, le bas de la ligne 3 et le bas de la ligne 5; un long trait vertical passe par le milieu de la croix centrale. Lettres lunaires; alpha à barre brisée, dans le delta et le lambda les traits de droite prolongés en haut, l'upsilon en forme de chevron (sans le trait vertical). H. des lettres: 1,5 - 2,0 cm, h. moyenne d'interligne: 2,5 cm.

D'après la pierre à Braunsberg, S. de Ricci, Rev. épigr. 1 (1913), p. 150, no. 14: transcription en majuscules et en minuscules (F. Bilabel, SB IV 7298).

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 161, no. 105.

VI-VII s.

€ k(Êri)e, éna/pauson

th\n cuxh\n th=j

doÊlhj sou Gena

4.

di/aj: e)kumh/qh TËbi i+eÄ,

i)n(dikti/wnoj) aÄ.

3-4. lire Gennadi/aj || 4. lire e)koimh/qh

Seigneur, apporte le repos à l'âme de ta servante Gen(n)adia. Elle s'est endormie le 15 Tybi, de la première indiction.

3-4.Les index des noms attestés par les sources d'Égypte (Preisigke, Namenbuch; Foraboschi, Onomasticon) mentionnent le nom Genadi/a d'après cette unique occurrence. Genadi/a (avec réduction de la consonne double « nn») est un homologue féminin du nom Genna/dioj qui est très bien attesté dans les sources égyptiennes, en particulier dans celles de la basse Antiquité. Ce nom était porté par quelques-unes des grandes personnalités de la vie politique et religieuse de l'Empire oriental, tout d'abord par le patriarche de Constantinople dans les années 458-471; sur ce personnage ainsi que sur d'autres Gennadii à la même époque, voir RE VII [1912], col. 1170-1174, s.vv. « Gennadios, Gennadius ». On trouve parmi aux, entre autres, Flavius Gennadius, iuridicus Alexandreae dans la seconde moitié du IV s.; cf. op. cit., col. 1173, s.v. «Gennadios 2 ». La popularité du nom Gennadios dans les cercles du pouvoir a sans doute contribué à sa diffusion ainsi qu'à la formation d'une variante féminine.

4.         L'emploi de « oi» à la place de « u» et inversement est très fréquent dans les sources grecques de la période romaine et byzantine (aussi bien dans les papyrus que dans les inscriptions). Ce phénomène s'explique par le fait que, à cette époque-là, les « oi» et « u » ne constituaient que deux variantes graphiques de /i/. Sur ce phénomène dans les sources grecques d'Égypte, voir Gignac, Grammar I, p. 197-199.

[A.Ł.]


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