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45. DÉDICACE À SARAPIS ET ISIS POUR LE ROI PTOLÉMÉE IVET LA REINE ARSINOÉ III, DIEUX PHILOPATORES, FAITE PAR DIODOTOS, ALEXANDREUS ET SES QUATRE FILS

Département de l'Art antique, inv. 198744.

Trouvée en 1892 à Alexandrie. Achetée avant 1909 dans le commerce des antiquités en Égypte pour la collection du Lyceum Hosianum à Braunsberg (no. d'inv. 867), depuis 1947 au Musée National de Varsovie.

Marbre blanc. Plaque; h. 19,5 cm, l. 26,5 cm, ép. 6 cm; conservée intacte. Apices, traces de couleur rouge au fond des lettres; dans la l. 6 une plage sans gravure sépare les mots. Plusieurs formes de l'alpha: à barre brisée, à barre s'élevant de gauche à droite, à barre descendant de gauche à droite et à barre en arceau, le thêta en forme de cercle avec un point au milieu, le ksi avec un trait médian court et séparé des traits extérieurs, l'omicron plus petit que les autres lettres, dans le pi la haste droite plus courte que la gauche et visiblement recourbée vers l'intérieur, H. des lettres dans les lignes 1-5: 0,9 cm, dans les lignes 6-7: 0,7 cm, h. moyenne d'interligne: 1,0 - 1,2 cm.

D'après une estampage, G. Botti, Notice des monuments exposés au Musée Gréco-Romain d'Alexandrie, Alexandrie 1893, p. 129 (M. L. Strack, Die Dynastie der Ptolemäer, Leipzig-Berlin 1897, p. 237, no. 55). D'après la pierre vue chez l'antiquaire Michel Casir au Caire, G. Arvanitakis, Bull. Inst. Égypt. 4 (1903), p. 46, no. X. D'après la pierre vue dans le commerce des antiquités en Égypte avec la notice selon laquelle la pièce avait été achetée pour le Lyceum Hosianum et se trouvait déjà à Braunsberg, O. Rubensohn, AfP 5 (1) (1909), p. 159, no. 3 (P. M. Fraser, Ptolemaic Alexandria II [1972], p. 129, note 94). D'après Strack et la photographie de la pierre conservée déjà à Braunsberg, procurée par Weißbrodt, W. Schubart, AfP 5 (1) (1909), p. 104, note 1. D'après la pierre à Braunsberg, W. Weißbrodt, Verzeichnis Braunsberg, Sommer-Semester 1913, p. 21, no. 23. D'après la photographie, É. Bernand, IAlexPtol, no. 20, pl. 8.

Cf. A. Łajtar, ZPE 125 (1999), p. 156, no. 49 (bibliographie).

217 - 204 av. J.-C., d'après les données historiques.

u(pe\r basile/wj Ptolemai/ou

kai\ basili/sshj )Arsinoi/hj

qew=n Filopato/rwn

4 Sara/pidi, )/Isidi Dio/dotoj

Furtai/ou )Alejandreu\j

kai\ ofl ufloi\ w Dio/dotoj,

)Apollo/dotoj, Dhmh/trioj, )Ari/stwn.

2. )Arsino/hj Botti, Strack, Schubart, lire )Arsino/hj || 3. Filopate/rwn Botti, Strack, Schu-bart || 4. Dio/dwtoj Botti, Strack || 5. Murtai/ou Botti (Strack), Fi/rtaiou Arvanitakis || 7. )Apollo/dwtoj Botti, Strack | DW . . . OS Botti, Dw[siqe/]oj Strack | )Aristi/wn Botti (Strack), Arvanitakis

Pour le roi Ptolémée et la reine Arsinoé, dieux Philopatores, à Sarapis et à Isis (dédié par) Diodotos fils de Phyrtaios, habitant d'Alexandrie, et ses fils, Diodotos, Apollodotos, Démétrios, Ariston.

1-3.Le protocole royal est au nom de Ptolémée IV Philopator et de son épouse (qui était sa soeur) Arsinoé III, l'inscription doit donc dater de la période limitée d'une part par le mariage de ce couple et, de l'autre, par la mort des deux survenue presque au même moment. Le premier de ces événements eut lieu en 217 av. J.-C., avant la bataille de Raphia; cf. H. Volkmann, RE XXIII [1959], col 1684, s.v. « Ptolemaios IV. Philopator »; H. J. Thissen, Studien zur Raphiadekret [= Beiträge zur klassischen Philologie 23], Meisenheim am Glan 1966, p. 67. Le second, la mort de Ptolémée IV et l'assassinat d'Arsinoé III qui la suivit de près, date vraisemblablement de l'été 204 av. J.-C.; H. H. Schmitt, Untersuchungen zur Geschichte Antiochos' des Großen und seiner Zeit [= Historia-Einzelschriften 6], Wiesbaden 1954, p. 189-237; cf. K. Abel, Hermes 95 (1967), p. 72-90.

5.         Le phi dans Furtai/ou est mal gravé mais la lecture semble certaine. Le nom Furtai=oj est très rare. Pour l'Égypte, il n'apparaît que dans le texte étudié. En dehors de l'Égypte, on le retrouve à Athènes (The Athenian Agora XV, no. 225, 105; 155/4 av. J.-C.), à Delphes (SGDI II, no. 1949, 16; 185 av. J.-C.) et en Étolie (Fouilles de Delphes III 4, no. 387; 320-310 av. J.-C.).

Depuis sa fondation, Alexandrie était divisée en dèmes. Dans une inscription érigée en Égypte, un citoyen d'Alexandrie devait donner son démotique. Si Diodotos ne le fait pas mais indique son ethnique )Alecandreu/j, cela veut dire qu'il n'était pas citoyen à part entière. Il semble que le terme )Alecandreu/j servait à désigner ceux parmi les Grecs et Macédoniens habitants d'Alexandrie dont les ancêtres n'avaient pas participé à la fondation de la ville et qui, en raison de ce fait, n'étaient inscrits dans aucun des dèmes traditionnellement constitués. Sans doute un grand nombre d'entre eux appartenaient-ils à des couches influentes de la société alexandrine avec un pouvoir d'accès à certaines magistratures. Mais les )Alecandrei=j ne jouissaient certainement pas de la totalité des droits politiques. Pour la signification du terme )Alecandrei=j, cf. Fraser, Ptolemaic Alexandria I [1972], p. 47-49, surtout p. 48 où sont cités les témoignages épigraphiques de ce terme, y compris notre inscription; D. Delia, Alexandrian Citizenship During the Roman Principate [= American Clas-sical Studies 23], Atlanta 1991, p. 23-28.

[A.Ł.]


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